Paradigmes rebelles

Pratiques et cultures de la désobéissance à l’époque moderne

De l’irrévérence jusqu’aux insurrections armées, les rébellions et la qualification judiciaire de la lèse-majesté sont au fondement de l’histoire politique. Leur étude menée par cas, par catégorie d’acteurs et par domaine géographique (révoltes paysannes en Allemagne, insurrections aristocratiques en France…), confine parfois à l’émiettement épistémologique. A contrario, ce livre rapproche les mouvements européens entre eux et avec les domaines coloniaux pour révéler les visions du monde qu’ils véhiculent, en forme de culture de l’insoumission. Les secousses souffertes par l’Espagne, par la couronne de France ou par l’Empire ottoman ainsi que celles perpétrées par les Tatars, par les Moghols, par les colons américains ou les franciscains du Japon semblent autant d’affaires lointaines qui présentent cependant des caractéristiques comparables. Partout, la place du judiciaire s’accroît jusqu’au point de constituer, diversement, une forme majeure de traitement politique des rébellions. La grande originalité de ce volume collectif est de tisser des liens analytiques entre des objets historiographiques qui s’ignoraient jusque-là.